Le 28 avril dernier, La Converse a vibré au rythme des élections fédérales au cours d’une soirée organisée dans nos bureaux. Une cinquantaine de personnes issues de divers horizons se sont rassemblées pour l’occasion. Parmi elles se trouvaient les représentants de plusieurs organismes, dont le Forum jeunesse de Saint-Michel, l’Équipe RDP, la Table de quartier de Montréal-Nord, Philo Boxe, CARI Saint-Laurent et Startop. Cette diversité a créé une atmosphère engageante, propice aux échanges sur des enjeux cruciaux pour les communautés marginalisées. Notre objectif ? Aborder des sujets peu couverts par les médias traditionnels dans le cadre de cette campagne-éclair et prendre le pouls des préoccupations des électrices et des électeurs présents dans la salle.
Vidéo: Ismaël Koné
La soirée, animée par le journaliste Cyrille Ekwalla et les journalistes de La Converse, a débuté par un quiz politique proposé aux jeunes présents dans la salle. Un moment ludique pour briser la glace et préparer les participants à un dialogue ouvert sur la politique canadienne et les particularités de la campagne électorale.
Les journalistes de La Converse ont ensuite partagé leurs expériences et leurs observations au sujet de leur couverture de la campagne électorale. Leurs témoignages ont ouvert la voie à des discussions engagées sur des thèmes variés, allant de la représentation politique à l’engagement civique. Un grand nombre de participants ont questionné l’efficacité du système électoral actuel, le manque de représentativité des communautés racisées ainsi que l’absence des enjeux touchant les communautés marginalisées.
« Je ne crois pas au système politique. Je ne crois même pas qu’il représente bien la population majoritaire. À chaque élection, je ne me sens pas représenté. (...) Le système électoral n’est pas fait pour les gens qui me ressemblent ou qui viennent de quartiers comme Côte-des-Neiges, Saint-Michel ou Montréal-Nord. (...) », a déclaré un participant. Un sentiment partagé par plusieurs personnes présentes ce soir-là. Cette prise de parole a suscité des échanges sur la nécessité de réformer le système pour qu’il puisse mieux servir les voix marginalisées.
Un autre participant a abordé la question de la culture du vote au sein des communautés immigrantes : « Le problème des personnes issues de l’immigration, c’est que la plupart des parents qui arrivent ici ont fui un système corrompu ; donc, ils ne transmettent pas une culture du vote à leurs enfants. Malgré le fait que les jeunes de ces communautés aiment la politique et en parlent, quand vient le temps d’aller voter, ils n’ont pas cette culture du vote. »
La soirée a également permis d’aborder les questions du vote des Latino-Américains à Montréal, de la couverture des enjeux des Premières Nations durant la campagne et des demandeurs d’asile haïtiens – un enjeu récupéré par tout un pan de la classe politique, d’après une participante.
« On entend beaucoup de gens qui disent qu’ils vont voter de manière stratégique », a ajouté une jeune participante qui votait pour la première fois. Elle a évoqué la complexité d’un choix électoral dans un paysage politique qui lui semble parfois étranger.
À la suite des discussions, la soirée des élections a été projetée en direct, ce qui a permis aux participants de prendre connaissance des résultats dans une ambiance détendue.
Cette soirée a donné à entendre des voix parfois discordantes – notamment au sujet de la nécessité ou non de voter, ou du message à transmettre aux plus jeunes à ce sujet –, mais qui s’accordaient toutes sur un point : l’insuffisante représentation des communautés racisées dans le cadre de ces élections.