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« On doit se sauver les uns les autres » – les réseaux communautaires de soutien aux personnes trans à Montréal
Judith Lefebvre au kiosque de l'Agenda Co-op à la fierté trans - Photographe Emelia Fournier
14/5/2025

« On doit se sauver les uns les autres » – les réseaux communautaires de soutien aux personnes trans à Montréal

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5 Minutes
Initiative de journalisme local
Journaliste:
ILLUSTRATEUR:
COURRIEL
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Note de transparence

Face à la montée des lois anti-2SLGBTQ+ au sud de la frontière, à l’incertitude politique au Canada et aux difficultés économiques, les personnes trans de Montréal travaillent sans relâche pour maintenir leurs communautés à flot. Bien que les réseaux et les services de soutien aux personnes transgenres prennent de l’ampleur à Montréal, la plupart des organisations dépendent d’une main-d’œuvre non rémunérée et de budgets très limités. Des intervenants communautaires partagent leurs observations sur la situation actuelle.

Dans le brouhaha d’un café animé, nous retrouvons Skylar Laidman, une jeune femme trans montréalaise. Travailler pour TRAPs fait partie intégrante de sa vie en tant que membre de la communauté transféminine. Elle ne se voit pas comme une « bénévole » et assume plus de responsabilités depuis environ deux ans. Un peu gênée en début d’entrevue, Skylar gagne en confiance lorsque notre conversation s’approfondit.

« Avec ces organismes, ce que nous essayons vraiment de faire, c’est de ne pas offrir [uniquement] un service. Nous essayons de construire quelque chose que les gens peuvent considérer comme leur appartenant », explique Skylar.

TRAPs est un collectif transféministe radical qui organise des ateliers de cuisine communautaire, des rencontres et des ateliers sur l’organisation communautaire, en plus d’offrir des cours de formation vocale aux personnes transféministes à Montréal.

L’organisme met en œuvre des partenariats et des initiatives pour aider les personnes trans qui traversent des moments difficiles. Les difficultés économiques frappent plus durement les personnes trans, qui ont plus de mal à trouver un emploi, à accéder à un logement et à obtenir des soins médicaux publics, explique Skylar.

TRAPs et MtF plaident pour des soins de santé gratuits et respectueux du genre (la RAMQ ne couvre pas la chirurgie de féminisation faciale ou l’augmentation mammaire, qui sont considérées comme étant « purement esthétiques »), un revenu garanti, la décriminalisation du travail du sexe, la décriminalisation de la drogue ainsi que le logement et le statut de réfugié pour les personnes 2SLGBTQ+, pour ne citer que ces quelques exemples.

Bien que Skylar note des progrès dans l’acceptation générale des personnes trans au Canada, elle estime que des politiques institutionnelles nuisent à la survie des personnes trans. Par exemple, sans accès à des soins médicaux pour affirmer leur genre, certaines personnes trans pourraient être tentées de faire des traitements hormonaux substitutifs seules, sans supervision. De même, le manque de logements abordables peut entraîner des cas d’abus domestique dus à de la transphobe. Le délai d’approbation d’un demandeur d’asile trans augmente par ailleurs les risques de violence transphobe dans son pays d’origine.

« Beaucoup de personnes trans vont quand même mourir parce qu’il ne s’agit pas d’être d’accord avec les personnes trans, mais bien du pouvoir qui peut être déployé contre nous avec les politiques, les aspects gouvernementaux et légaux et leur mise en application », explique la jeune femme.

TRAPs a également créé un fonds d’aide mutuelle, qui est géré par son organisation partenaire à but non lucratif, le Mouvement Transféministe/Mouvement for transfeminism (MtF). Ce fonds est une réserve d’argent provenant du collectif qui peut être utilisée par les personnes dans le besoin pour payer leur loyer, leur nourriture, leurs frais médicaux ou tout autre achat urgent nécessaire à leur survie.

Les initiales de l’organisation sont un clin d’œil : MtF désigne également l’expression familière « male to female » (de mâle à femelle). MtF a été constituée en organisme à but non lucratif en mars 2024 et agit comme plaque tournante pour les organismes communautaires trans. Les collaborateurs de MtF mettent les personnes trans en contact avec les bonnes ressources et assurent le financement de l’organisation.

Selon Judith Lefebvre, l’une des cofondatrices de l’organisation, MtF et TRAPs ont été créées pour répondre aux besoins immédiats des personnes trans. « Les organismes transgenres reçoivent des millions de dollars pour faire essentiellement l’éducation des personnes cis – ce qui est bien, ce qui se vaut, ce qui est un travail important. Ensuite, il y ce refus de répondre aux besoins urgents, structurels, qui sont les manifestations objectives de la transmisogynie, puis de la transphobie », dit-elle.

Elle parle vite, et on ressent une urgence dans sa voix quand elle décrit les obstacles auxquels les personnes trans font face.

Les demandes d’assistance consistent parfois simplement à aider les gens à accéder à des ressources déjà existantes, explique-t-elle – comme une demande d’aide sociale ou une demande d’assurance-emploi. Mais entre la nature précaire du travail bénévole et le manque de financement et de personnel des organisations, certaines personnes peuvent passer entre les mailles du filet des organisations communautaires. Judith Lefebvre aimerait que des intervenants de première ligne puissent être embauchés pour aider les personnes trans à s’orienter au sein des institutions existantes, et que les personnes trans puissent aussi créer leurs propres institutions.

Récemment, MtF a reçu des subventions du gouvernement fédéral, mais l’organisation bénévole est toujours à la recherche d’un financement à plus long terme, comme beaucoup d’autres services communautaires, précise Mme Lefebvre. « Ça fait mal au cœur des fois parce qu’on manque de temps, on manque de ressources, on n’est pas toujours capables d’aider les gens à la hauteur de ce dont ils ont besoin », confie-t-elle.

Sur son site Web, la Ville de Montréal indique qu’elle s’est engagée à soutenir les personnes 2SLGBTQ+ avec des initiatives comme l’éducation des employés municipaux, l’utilisation d’un langage approprié et le soutien du Centre interligne, une ligne d’assistance téléphonique pour les personnes 2SLGBTQ+, et de Fierté Montréal. On ne trouve aucune mention de soutien aux organismes communautaires sur sa page. La Converse a communiqué avec la Ville de Montréal pour obtenir une mise à jour de son Plan solidarité, équité et inclusion, mais n’a pas obtenu de réponse.

À l’échelle provinciale, le gouvernement a récemment réduit le financement des organisations qui œuvrent dans la réduction des méfaits, y compris ASTT(e)Q, une organisation de soutien par les pairs sous l’égide de CACTUS Montréal, qui aide les personnes trans à obtenir des soins de santé et des services sociaux.

« Au cours des dernières décennies, dans les dernières années en particulier, il y a eu une grosse amélioration dans la capacité d’accueil, par exemple des organismes de femmes victimes de violence, des refuges pour femmes. Mais il n’y a pas eu d’expertise qui ait été développée pour l’intervention féministe auprès des femmes trans. Puis, cette expertise-là ne pourra pas se développer sans nous. Pour ça, on va avoir, nous, besoin de financement et de soutien pour bâtir ces infrastructures », confie Judith.

« Nous faisons plusieurs choses que les médecins devraient faire »

Trans Patient Union (TPU), l’un des services du réseau MtF, fournit des ressources médicales et milite en faveur des patients trans à Montréal. Jacob Williams a contribué à fonder TPU en 2022, une initiative née d’un groupe d’étudiants de McGill. Aujourd’hui, l’organisation étend ses services à l’ensemble de la communauté montréalaise. Malgré un horaire chargé, Jacob prend le temps d’expliquer son travail en détail, d’un ton passionné et familier.

Sur son site Web et sa page Instagram, on trouve de nombreuses ressources destinées aux patients trans, comme une base de données de fournisseurs de traitements hormonaux substitutifs (THS) et des guides pour la transition. TPU a également mis en place le programme Rencontre un.e patient.e trans, dans le cadre duquel les personnes intéressées par une chirurgie d’affirmation du genre peuvent discuter avec quelqu’un qui a déjà subi cette intervention. Les bénévoles de TPU offrent également une assistance individuelle aux personnes trans.

En tant que co-administrateur, Jacob consacre environ 25 heures par semaine à TPU, entre l’obtention de sa maîtrise et deux emplois à temps partiel. D’autres personnes travaillent autant que lui, mais la plupart n’y consacrent que quelques heures par-ci par-là.

« Il nous arrive de verser des honoraires à certaines personnes, mais il s’agit de quelques sous par heure si on fait le calcul », explique Jacob. L’organisation vient d’obtenir un financement fédéral qui pourrait lui permettre d’embaucher du personnel à temps partiel : « C’est une très bonne nouvelle pour nous. Notre organisme existe grâce à un petit nombre de personnes extrêmement dévouées qui font ce travail gratuitement, et qui organisent leur vie entière pour s’assurer qu’elles peuvent faire ce travail gratuitement », explique-t-il. « Et cela n’est pas viable, ajoute-t-il. Notre objectif est donc d’obtenir un financement substantiel pour nous permettre d’assurer notre existence à l’avenir. »

Il souhaite que l’accès aux soins de santé publics s’améliore pour les personnes trans, mais estime important que certains aspects de ces soins reposent sur des organisations communautaires de proximité, et non sur des organismes publics.

« Nous sommes fermement convaincus que nous faisons beaucoup de choses que les médecins devraient faire. Une grande partie de notre travail s’explique par le fait que le corps médical ne s’occupe pas correctement des patients transgenres », croit Jacob. Selon lui, de nombreux médecins ne proposent pas de consultation sur les traitements hormonaux substitutifs (THS) et ne sont pas non plus informés des différents types de chirurgies d’affirmation du genre qui sont disponibles, sans parler des effets secondaires et des processus de guérison de ces procédures. Il ajoute que certains médecins ne sont pas sensibles aux besoins et aux réalités des patients trans.

« La défense des intérêts des patients trans va plus loin que la clinique et les soins médicaux », déclare-t-il. Chaque personne a un parcours d’affirmation de genre différent, et cette nuance est parfois ignorée dans un cadre médical. « Il y a des choses qui, à mon avis, se prêtent mieux à un cadre communautaire », affirme Jacob.

« On se passe tous le même billet de 50 $ »

La 19e édition du festival Fierté Trans s’est tenue les 29 et 30 mars au Livart, une galerie d’art du Plateau-Mont-Royal. Organisé par Aide aux Trans du Québec (ATQ) et Studio ZX, le festival propose des panels, des performances et des soirées dansantes.

Victoria F. Legault, directrice d’ATQ, sourit en évoquant l’édition de cette année, la plus fréquentée qu’elle ait jamais vue. « Pour le premier panel de la journée, presque toutes les chaises étaient pleines, et il y avait des gens assis dans les escaliers, à l’arrière. C’est profondément touchant. Ça montre aussi le besoin d’avoir cet espace, au moins une fois par année, pour que les gens puissent se rencontrer, échanger, élargir leur réseau, briser l’isolement », dit-elle.

Victoria F. Legault (première à gauche) modère une table ronde d'allié.e.s avec le Dr Antoine Cloutier-Blais, Narinder Dhami et Jennifer Maccarone - Photographe Emelia Fournier

Lors de l’atelier de l’après-midi intitulé Beyond Survival: Networks of Radical Solidarity (au-delà de la survie : réseaux de solidarité radicale), FrankieB Lambert a parlé devant une salle pleine de l’importance du soutien de la communauté. Vêtu de couleurs vives, il s’est adressé à la foule d’une voix douce et assurée, partageant les connaissances qu’il a acquises grâce à son expérience en tant qu’activiste transmasculin noir, travailleur du sexe et intervenant dans le domaine de la réduction des méfaits.

Il a évoqué l’amour et le soutien de la communauté trans de Montréal, et rappelé que les ressources externes sont toujours nécessaires. « Je plaisante souvent avec mon ami en disant qu’à Montréal, on se passe tous le même billet de 50 $ », dit-il, suscitant des rires complices dans la foule.

« Chacun d’entre nous vit des difficultés, et nous nous entraidons, ce qui est une bonne chose. Mais c’est aussi problématique. Nous devrions recevoir de l’argent d’autres personnes, comme des alliés, des personnes qui sont peut-être plus stables financièrement et qui peuvent également contribuer à cette entraide. Au lieu que nous nous passions le même billet de 50 $, dites à vos amis riches d’aider les personnes trans et de contribuer aux fonds d’entraide des personnes trans », ajoute-t-il.

Interrogé sur le rôle que devrait jouer le gouvernement dans le soutien aux personnes trans, il répond ce qui suit : « Je pense que le rôle [de l’État] serait vraiment de nous soutenir, nous les trans, dans le sens où nous avons déjà fait le travail. Vous savez, il y a ATQ, il y a ASTT(e)Q, il y a tellement d’organisations de proximité qui sont déjà en première ligne. Si je devais dire quelque chose au gouvernement, ce serait : “Donnez-moi votre argent !” » L’assistance éclate de rire et l’applaudit. « Sérieusement, financez nos services. Nous avons déjà fait le travail avec quelques sous, alors imaginez ce que nous pourrions faire avec des millions. Arrêtons de donner de l’argent à la police et donnons-le plutôt à ceux qui nous logent, à ceux qui nous sauvent, à ceux qui nous nourrissent. »

En 2023, le ministère caquiste de la Famille a consacré 1 M$ au financement d’un Comité de sages sur l’identité de genre. Il s’agit d’un comité consultatif indépendant financé par le gouvernement du Québec. Ce comité est chargé de formuler des recommandations politiques sur l’identité de genre et les répercussions potentielles de ces politiques sur la société québécoise. Bien qu’il soit chargé de « collaborer avec le Conseil québécois LGBT », le comité est composé d’un médecin, d’une infirmière et d’un professeur de droit, qui ne sont pas des personnes trans. Leur rapport devrait être publié dans les prochaines semaines.

Toute la programmation de Fierté Trans mettait exclusivement à contribution des personnes trans et non binaires, à l’exception d’une séance portant sur le rôle des alliés dans la lutte pour les droits des personnes trans. Le panel d’alliés comprenait la députée libérale de Westmount Jennifer Maccarone, le Dr Antoine Cloutier-Blais et Narinder Dhami de la Fondation Sonor. Tous trois ont évoqué les initiatives des alliés au sein du gouvernement québécois, dans le domaine médical et dans le secteur privé de la collecte de fonds, respectivement.


Selon Mme Maccarone, des ressources ont été allouées à l’éducation et à la sensibilisation à la réalité des personnes transgenres au sein du gouvernement, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Plusieurs personnes trans avec lesquelles La Converse s’est entretenue ont cité Mme Maccarone comme une alliée. Interrogée sur l’intention de la province d’allouer des fonds aux organisations trans sur le terrain, cette dernière a rappelé qu’elle était membre de l’opposition et qu’elle n’avait pas le dernier mot au sujet de l’affectation des fonds, mais que la province devait commencer à prendre de meilleures décisions.

Évoquant le déficit de 13 G$ de la province, Mme Maccarone a déclaré : « On va faire face à des temps hyper difficiles prochainement. Probablement jusqu’au milieu de 2026. (...) On n’a pas besoin d’avoir un Comité de sages. En fait, une somme de 1 M$ pourrait permettre de financer les besoins de quelques organisations. La réponse courte, c’est qu’on a besoin de changer de gouvernement. »

« Nous avons une belle communauté et nous sommes solidaires »

Bien que le travail soit loin d’être terminé, ces membres de la communauté trans n’ont pas l’intention d’abandonner – ou de perdre espoir.

Victoria envisage non seulement un avenir trans-inclusif, mais aussi un avenir où le pouvoir d’agir sera donné aux trans.

« J’espère qu’on va conserver ce qu’on a déjà acquis. Je pense que c’est déjà un beau souhait à avoir à l’heure actuelle, voyant ce qui se passe au sud du pays. Mais j’espère vraiment une croissance des services pour les personnes trans et non binaires. Je voudrais voir plus de personnes de nos communautés dans des postes décisionnels ou de pouvoir. On en parlait justement avec Jennifer [Maccarone] : quand verra-t-on une première personne trans siéger à l’Assemblée nationale ? »

« Ce qui me donne de l’espoir, c’est de me réveiller chaque jour en choisissant l’espoir, affirme Skylar. Il s’agit du même type d’opposition que celui qu’ont vécu des personnes homosexuelles dans les années 1980. Ce n’est pas une surprise. On connaît les règles du jeu, mais on sait aussi qu’on a réussi à s’en sortir. Ce n’est pas le cas de tout le monde, et c’est pourquoi nous devons nous battre maintenant. »

Jacob se dit motivé par l’amour et la nécessité. « Devenir un patient trans a eu un effet vraiment transformateur sur ma vie entière et sur ma façon de voir les choses, et faire ce travail est de loin la chose la plus significative que j’aie jamais faite de ma vie », explique l’étudiant.

La lutte pour les droits des trans est loin d’être perdue, estime Judith, malgré le climat actuel, qui est si incertain et effrayant. Selon elle, certaines organisations 2SLGBTQ+ mettent trop l’accent sur le fait de dire à leurs alliés d’« accepter » les personnes trans et de « sensibiliser » le public à l’existence des personnes trans, et qu’elles devraient réorienter une partie de cette énergie vers le travail politique et l’action directe. « La crise avec les États-Unis, la perte de rythme de l’extrême droite au Canada, ça nous met dans une belle position pour solliciter nos alliés, puis repartir avec une position plus offensive. »

Le message qui ressort de la conférence de FrankieB est le suivant : il faut faire front commun. « Je ne pense pas que le gouvernement viendra nous sauver. Nous devons nous sauver les uns les autres. Et pour cela, nous devons rester sur nos positions et travailler ensemble… Nous continuerons à exister comme nous l’avons fait pendant des milliers d’années, parce que nous sommes forts, que nous avons une belle communauté et que nous sommes solidaires », déclare-t-il.

Ressources

Le 20 janvier dernier, Donald Trump a signé un décret proclamant qu’il n’existe que deux sexes – masculin et féminin – et que toutes les politiques et tous les documents fédéraux doivent utiliser le terme « sexe » et faire référence au genre. Depuis, des personnes trans, non binaires et intersexes ont vu leur renouvellement de passeport être rejeté, suspendu ou retourné avec l’indication du sexe leur ayant été assigné à la naissance.

Amnesty International et plusieurs organisations 2SLGBTQ+ ont demandé que le Canada se retire de l’Entente sur les tiers pays sûrs, qui empêche la plupart des personnes entrant au Canada par les États-Unis de demander l’asile au Canada – y compris les personnes trans américaines et d’autres réfugiés.

La nouvelle ministre de l’Immigration, Rachel Bendayan, n’était pas disponible pour nous accorder une entrevue, mais dans un récent article du Globe and Mail, elle a indiqué que l’ajout d’exceptions à l’Entente sur les tiers pays sûrs était « quelque chose que nous pourrions envisager à l’avenir », mais qu’il n’était pas prévu « à court terme de revenir sur l’accord sur les pays tiers et de le rouvrir ».

L’actualité à travers le dialogue.
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